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Nicky
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Date du message : vendredi 15 février 2013 à 10h58


Euthanasie : l'Ordre des médecins brise le tabou ...


MEDECINE – L'Ordre des médecins a préconisé jeudi une évolution de la législation actuelle sur la fin de vie assistée en France. Et recommandé, pour la première fois, le recours à une "sédation terminale" dans des situations exceptionnelles

Regrettant d'avoir été écarté du débat sur la fin de vie assistée depuis l'arrivée au pouvoir de François Hollande, le Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM) a apporté jeudi son écot dans un souci d'"enrichir le débat public et d'accompagner la société dans son cheminement sur cette question". Une question sur laquelle le CNOM envisage pour la première fois l'administration d'une "sédation terminale" à des patients le désirant dans ces cas exceptionnels dans une position de synthèse intitulée "Fin de vie, assistance" articulée autour de quatre pistes de travail.

Sans jamais employer le mot euthanasie, dont la pratique est interdite en France mais officieusement évaluée à 3.000 cas par an selon le directeur de recherche de l'Institut national d'études démographiques, Nicolas Brouard, le CNOM préconise une meilleure promotion de la loi Leonetti de 2005. "Si la loi Leonetti répond au plus grand nombre de situations de fin de vie, elle reste pour l'heure trop peu connue de la population, mais aussi des professionnels de santé", estime l'Ordre.

56% des Français favorables

La loi ne peut toutefois "offrir aucune solution pour certaines agonies prolongées ou pour des douleurs psychologiques et/ou physiques qui, malgré les moyens mis en oeuvre, restent incontrôlables". Partant de ce constat, le CNOM recommande "une évolution de la législation sur la fin de vie en réponse à des situations exceptionnelles" afin de répondre à "des requêtes persistantes, lucides et réitérées de la personne atteinte". Pour la première fois, l'institution médicale "estime qu'une sédation adaptée, profonde et terminale du patient doit pouvoir être délivrée par un collège médical, dont il conviendrait de fixer la composition et les modalités de saisine".

Le CNOM, qui souhaite également "informer le grand public des dispositions de la loi concernant les directives anticipées et la personne de confiance" et "réaffirmer explicitement la clause de conscience des médecins", rejoint une préconisation du rapport du professeur Didier Sicard sur la fin de vie en France remis à François Hollande en décembre dernier. Un président de la République qui avait promis durant sa campagne "une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité" et dont le gouvernement présentera un projet de loi au Parlement en juin prochain. La promesse de nouveaux débats passionnés, alors que sur ce sujet sensible, la majorité des Français (56%) souhaite que les médecins les aident à mourir en cas de situation insupportable selon un sondage réalisé par la mission Sicard.
source: Rémy de Souza - metrofrance.com