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Nicky
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Date du message : lundi 19 août 2013 à 11h26


La culture du bio dans le Var et de l’intérêt général ...


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Le Pradet, lundi, 8h30. A quelques bordées de l’animation estivale qui ne va pas tarder à se remettre en branle dans cette cité balnéaire varoise, des jardiniers s’activent déjà

Pour la bonne cause. Celle, parfois, de se remettre tout simplement sur pied, déjà. Tout en cultivant, sur 3 hectares, des légumes bio - labélisés "Nature et progrès" - destinés à approvisionner les cabas d’adhérents - attention, ici on ne parle pas de clients - soucieux de qualité comme d’équité. Ces derniers commencent d’ailleurs peu à peu à arriver.

« L’association a été créée en 1989 suite à la mise en place du RMI », explique Caroline Benninc, la directrice du Jardin de Pauline. L’objectif, au départ : accueillir cinq personnes SDF en auto-suffisance alimentaire.

Les quatre saisons à l’écoute

Un public précaire, très fragilisé, auquel ce projet permet alors de cultiver quelque espoir. De ceux tombés jusque-là en jachère : « Ils travaillent la terre, plantent des salades, des pommes de terre...» Cela se passe alors sur la commune voisine de La Garde où démarre l’expérience.

Aujourd’hui, après deux déménagements, le Jardin de Pauline continue de cultiver l’insertion en accueillant 35 personnes. « Des hommes et femmes qui proviennent d’horizons différents. » Vingt-deux relèvent du RSA, dix, du droit commun - des jeunes au chômage, en échec scolaire, des retraités isolés, des adultes handicapés... - et deux participent à l’aventure dans le cadre des travaux d’intérêt général.

La structure assure également des stages d’adaptation au bénéfice « de jeunes de l’aide sociale à l’enfance pour une mise en situation de travail, des permissionnaires de FAM (foyer d’accueil médicalisé) ou de centre postcure pour des stages d’adaptation ».

Être membre de l’association permet, pour commencer, de soutenir le projet - « ici, tout le monde joue le jeu ! », précise Caroline Benninc. Les adhérents peuvent aussi et ensuite se fournir en légumes frais, de saison, issus de l’agriculture biologique. « Les 4 saisons du jardin de Pauline », le journal édité chaque trimestre par la structure reconnue d’intérêt général, rend compte pour eux de toute l’activité du jardin d’insertion.

« Moi, ça fait quatre-cinq ans que je suis là », témoigne Evelyne, 62 ans, avec un large sourire.

« Ça m’a aéré la tête et permis de mettre mes problèmes à distance, d’arrêter de ruminer en sortant de chez moi et en rencontrant d’autres personnes : les contacts humains... vous perdez ça, vous perdez tout. J’ai retrouvé ici un équilibre », poursuit-elle.

Forte de cette mise en situation, elle anime aujourd’hui fièrement les ateliers pédagogiques à destination des scolaires, des personnes âgées ou handicapées.

« Ça nous remet dans le bain, et puis on apprend à faire des choses qu’on ne se savait pas faire... On oublie les soucis », lancent David et Denis que l’on vient d’interrompre dans leur tâche du jour : la plantation de salades entre les pieds de tomates, « pour ne pas perdre de place ». Régine Barsotti, l’assistante sociale de l’association, qui nous accompagne sur le terrain, parle des parcours individuels mis en place. Et du suivi tout autant personnalisé : « Je fais régulièrement le point avec eux, ici, dans le jardin où il se dit souvent beaucoup plus de choses que dans le huis-clos du bureau. Et j’interviens également sur des problèmes de logement, de santé, de vie quotidienne... »
source: Thierry Turpin - la marseillaise