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Nicky
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Date du message : jeudi 22 mai 2014 à 11h45


Européennes 2014: Les élections européennes en cinq grands enjeux


Niveau de l'abstention, montée des extrêmes, rapport droite-gauche, constitution d'une majorité, choix du président de la Commission, voici les principaux enjeux des élections européennes

- 1 - L'Abstention -

Un nouveau record est attendu cette année. Depuis les premières élections du Parlement européen au suffrage universel direct en 1979, l'abstention ne cesse d'augmenter. Elle est passée de 37% à 57% lors du dernier scrutin en 2009, avec des pointes à plus de 70% dans plusieurs pays de l'Est.

Une faible participation sape la représentativité et la légitimité des élus. Elle peut aussi favoriser les extrêmes, dont les électeurs sont plus mobilisés que ceux des partis de gouvernement lors des élections européennes, considérées comme de second rang.

- 2 - La montée des extrêmes -

Tous les sondages concordent pour dire que les partis anti-européens de droite et d'extrême droite vont connaître une poussée. Ce sera le cas notamment dans des grands pays comme la France et le Royaume-Uni, mais aussi les Pays-Bas, l'Autriche et la Grèce.

Trois groupes pourraient exister à la droite du PPE, le grand parti de centre-droit européen: les conservateurs autour des britanniques et des polonais, les europhobes de l'Ukip britannique et l'extrême droite autour du Front national français et du PVV néerlandais.

La gauche radicale devrait aussi fortement progresser, doublant les Verts et les conservateurs britanniques.

Les formations pro-européennes conserveront une solide majorité, avec quelque 520 députés soit plus des deux tiers des 751 sièges. Mais une majorité écornée et manquant de clarté.

- 3 - Le rapport droite-gauche -

Au sein des pro-européens, le rapport de force va lui aussi changer. Le PPE avait largement remporté les élections de 2009, avec 275 sièges contre 195 aux socialistes. Selon les derniers sondages, le rééquilibrage va être spectaculaire, avec la perte de près de 60 sièges pour le PPE et un gain de cinq à 10 pour les socialistes. La droite devrait conserver une avance d'une quinzaine de sièges.

Les Libéraux et les Verts sont en perte de vitesse. Mais les premiers pourraient recevoir quelques renforts français, tchèques et espagnols pour limiter les dégâts.

- 4 - Quelle majorité ?

Il n'y aura pas de majorité possible sans une entente entre le centre-droit et les socialistes. Les alliances alternatives de droite ou de gauche n'atteignent pas la majorité des 376 voix, nécessaires pour investir le futur président de la Commission européenne.

Cette grande coalition entre droite et gauche modérées, qui existe dans nombre de pays européens (Allemagne, Italie, Autriche, Belgique, Grèce notamment), est aussi un mode de fonctionnement traditionnel de l'Union européenne. C'est le cas au sein du Parlement européen, où les deux groupes se sont partagés la présidence deux ans et demi chacun et où ils votent souvent ensemble les textes. C'est aussi le cas au Conseil, avec des chefs d'Etat et de gouvernement de droite comme de gauche, et au sein de la Commission, dont les membres sont majoritairement PPE, mais aussi socialistes et libéraux.

- 5 - Quel président pour quelle Commission ? -

Lors des scrutins précédents, les chefs d'Etat et de gouvernement choisissaient le président de la Commission européenne à huis clos. Cette année, les choses ont changé. Le traité de Lisbonne prévoit qu'ils tiennent compte du résultat des élections.

Les partis pan-européens ont décidé de présenter des candidats à la présidence, notamment le chrétien-démocrate Jean-Claude Juncker et le socialiste Martin Schulz. Mais les dirigeants n'ont pas dit leur dernier mot, et d'autres noms circulent depuis des semaines.

La chancelière allemande Angela Merkel, hostile à cette logique parlementaire, a prévenu que les "négociations" allaient durer "plusieurs semaines". Le prochain chef de l'exécutif européen devra certes disposer "d'une majorité" au Parlement, mais aussi "d'une large majorité" des chefs d'Etat et de gouvernement, a prévenu le président du Conseil, Herman Van Rompuy.
source: AFP