Bonjour,
Ne dit-on pas que la nuit porte conseil ? Bon, là, le mot conseil est mal venu. Mais...mes insomnies m'ont ramenée à toute ma jeunesse (des jours heureux) dans cette mairie, dans cette ville, et associativement parlant, aussi.
Daniel, qui aimait tant ses "saints du jour", tout en poésie (j'ai gardé une année complète de ses écrits), et qui, comme l'a fait remarqué très justement Madame Hucleux était le parrain de Daniel Paganelli, un autre Daniel qui m'était cher au coeur aussi...Je lui ai rendu un hommage en 2013, pour les 10 ans de sa mort...
Alors, cette nuit, je me suis rappelée, et j'ai imaginé :
Daniel arrive au paradis, et St Pierre est là, sur le pas de la porte, pour l'accueillir :
- Bonjour, Daniel, sois le bienvenu chez nous
- Bonjour Saint Pierre. Et oui, voilà venu mon tour. Mais je ne suis pas triste d'être là. Enfin..un peu, quand même. Je laisse tant d'amis en bas...Mais, je vais en retrouver tant d'autres.
- Justement, dit Saint Pierre, ils sont tous là, à table. Ils ont été prévenus de ton arrivée, et ont décrété que tous devaient se réunir pour passer un bon moment ensemble comme au bon temps.
Et là, derrière cette porte, une grande table, en "U", avec tout autour, des connaissances de longues dates, qui, lorsque Daniel franchit le pas de cette porte, se mirent à l'applaudir et à lever leur verre :
Claude, Ange, Maurice, Tito, Lucien, Danielle, Aimé, Roger et son fils, et tant d'autres (dont les noms m'échappent, mais je les retrouverais, c'est sûr), qui lui tendaient son kir ! "Allez Daniel, viens nous rejoindre. Tu verras, la vie ici, c'est comme avant en bas. Mais, seulement parce qu'on est tous là, et qu'on a gardé l'amitié et le savoir vivre !". Même son filleul, Daniel s'était joint à eux pour l'occasion.
"Ha Claude, ce cher Claude. L'ami de longue date, de tous les repas chez Roger, au Cul de Poule. Dis tu t'en souviens Claude ? Notre table, c'était celle au fond, là devant le comptoir pour qu'on puisse entendre Roger râler. Bon, Roger, tu as toujours été un râleur, mais, qu'est ce qu'on était bien, chez toi ! Pas vrai Lucien ? Et toi Tito, tu t'ennuyais quand tu as quitté ton bar. Et ton chien ? et oui, tu te rappelles que les gens le regardaient de travers. Tu parles un chien dans un restaurant ! ça ne se fait pas. Hé Maurice ! Ce méchoui, chez Aimé ! quels souvenirs ! Danielle n'était pas commode, hein. Mais tu sais, Danielle, je t'ai toujours bien aimé. Sous tes airs revêches, y avait un grand coeur. Tu sais, quand tu es partie, à peine quelques uns l'ont su. Ha la communication à la Seyne, ça n'était déjà plus ça en 2007. Roger, ta cuisine, tout le monde l'aimait, c'est pour ça que la plupart d'entre nous, là, on y mangeait tous les jours. Tu sais Claude, quand tu nous as abandonné, on en a pleuré avec les amis. Mais on a bu un coup à ta santé quand même ! Toi et ta voiture orange, tout droit sortie de la DDE. La petite à Aimé, chaque fois qu'elle y passe devant, elle pense à toi. Et toi, Aimé, tu étais pas un drôle, hein, mais tu savais travailler. Tu en as construit des belles maisons, immeubles et autres ! Et ce mur, dans les gorges d'Ollioules ! Depuis des années, tout le monde le bade ce mur. Tu sais Lucien, maintenant l'eau et l'assainissement, et ben...ce sont des privés qui les gère. C'est ça, les temps moderne. Et puis, le travail, il ne te plairait plus. Ha Ange, toi aussi, j'ai failli faire un livre avec tous les documents et photos que j'avais sur les cars "étoile". Mais, je ne l'ai pas fait. Enfin...peut-être quelqu'un le fera à ma place. Tout le monde dit aujourd'hui que j'ai fait beaucoup de choses dans ma ville. Oui, c'est vrai. Mais...je n'aimais pas qu'on le dise. Que ce soit en politique, là aussi, j'en ai des amis à voir, aujourd'hui...pour les jeunes, c'était nécessaire, j'y ai même pas réfléchi, c'était normal de faire quelque chose. Alors, j'ai créé, j'ai aidé, j'ai donné envie de faire, encore et toujours. Mais c'était ma vie ça ! Oui, l'Omase c'était mon bébé. C'est devenu un bel adolescent qui est devenu adulte, et qui je l'espère vivra aussi longtemps que moi, et aussi bien. Tiens, Lucien, Amphitria ! c'était pas normal de s'en occuper ? toi, tu le sais. En bas, j'espère qu'ils s'en rappellent. Même pour les Maristes, ce que j'ai fait, c'était normal. Et puis, non, je ne regrette vraiment rien. Ces beaux voyages, ces croisières et toutes ces anecdotes que j'ai pu raconter au Cul de Poule avec les amis (es) qui restaient à m'écouter, ce n'était que du bonheur !".
Voilà, ce que j'ai imaginé cette nuit. Alors, mon Daniel, toi qui m'appelait "l'amour de ma vie", quand on se rencontrait, quand tu verras tous tes amis là haut, embrasse les pour moi, moi non plus, je n'ai rien oublié, et je ne regrette rien, comme tu me l'as appris : jamais regretter, ne jamais se décourager quoi qu'il arrive !
La bise, mon Daniel
PS : Et comme nous sommes le 15 Février : Souhaite une bonne fête à Claude !