Dealers, Insécurité, Incivilités - La Peur gagne les Habitants d'une Résidence de La Seyne
La voie privée qui dessert les garages de la résidence a été expropriée par la ville pour aménager ce qui sera une voie reliant, à terme, l’avenue Armando au cours Toussaint-Merle. photo: M. G.
Dealers, Insécurité, Incivilités - La Peur gagne les Habitants d'une Résidence de La Seyne - Pour désenclaver la cité de la Présentation, la Ville a ouvert la semaine dernière un accès au pied d’une résidence privée. Depuis, ses habitants se plaignent d’actes d’incivilité. Au 18 avenue Esprit-Armando, se dresse la résidence Côté Port, constituée de deux petits bâtiments de quatre étages, abritant seize logements. Une résidence où les copropriétaires disent avoir acheté pour « le calme » et « l'ambiance sécurisée ». De fait, une barrière marquait l'entrée et un passage, desservant les garages en rez-de-chaussée, se terminait en impasse du fait de la présence d'un mur - qui séparait la résidence de la cité de la Présentation. Mais depuis huit jours, ce passage privé - acquis par la Ville après expropriation - est devenue une voie publique : la barrière a été enlevée et le mur démoli. Résultat : « En quelques jours, on est passé de la quiétude à l'angoisse », assurent les habitants.
Et pour cause, expliquent-ils : « A peine la voie a-t-elle été goudronnée, le 15 mars 2019, que des jeunes de la cité venaient mettre des barrières pour interdire la descente des véhicules. Samedi et dimanche, des gros cailloux ont été jetés sur la voie. Mardi, à 2 h, une résidente a vu un véhicule gris arriver vers la copropriété. Des jeunes en sont descendus, ont jeté de gros cailloux puis amené des containers et allumé un incendie. Et mercredi, vers minuit, une fille de 21 ans n'a pas pu accéder à son domicile en raison d'un nouveau feu de poubelles (les nôtres) sur la voie, juste sous les balcons de la copropriété ». « Que se serait-il passé si cette jeune fille était tombée nez à nez avec les auteurs de ces "incivilités" ? Imaginez que le feu se propage à notre bâtiment ? Nous ne dormons plus et sommes très inquiets pour notre sécurité. Les copropriétaires n'osent plus sortir le soir ! On ne veut pas vivre comme ça. C'est la première année, en douze ans d'existence de notre copropriété, que nous connaissons la peur. On a acheté dans une résidence fermée où les enfants pouvaient jouer en toute sécurité ; ce n'est plus possible », assurent les copropriétaires de la résidence Côté Port.
"LES DEALERS NE VEULENT PAS DE CE PASSAGE" - Cette insécurité est donc liée à l'ouverture de la voie qui relie désormais l'avenue Armando à la cité de la Présentation. Pourquoi ? « En agissant ainsi, les dealers montrent qu'ils ne veulent pas qu'il y ait du passage ici, ni que la police puisse arriver de tous les côtés », arguent les résidents qui, d'ailleurs, ne comprennent le bienfondé de l'aména- gement. « L'argument de la ville était de dire qu'il fallait fluidifier la circulation dans le quartier, notamment sur l'avenue Armando. Mais il n'y a jamais de bouchon dans cette rue, ni le matin, ni le soir ». Une autre incompréhension réside dans le fait que la voie qui vient d'être aménagée « ne correspond pas au plan que la ville a soumis au juge pour justifier l'expropriation. Il devait s'agir d'une rue à double sens, descendant jusqu'au cours Toussaint-Merle en ligne droite. Au lieu de cela, ils ont juste aménagé un virage à l'angle de notre bâtiment pour accéder dans la Présentation, nous obligeant aussi à traverser la cité pour sortir », relèvent les habitants. Il en découle, selon eux, un autre problème : « Quand on sort des garages, on n'a aucune visibilité sur les véhicules remontant à contresens. Que se passera-t-il si un copropriétaire a un accident avec un jeune en scooter ? ». Du reste, « rien ne matérialise le sens de circulation ; la route est ouverte au public sans être sécurisée ».
Reconstruire un mur ? Surtout, les résidents se refusent à rejoindre le cours Toussaint-Merle par cette nouvelle voie : « Quand on a le malheur d'y passer, on nous dit de nous en aller, que nous n'avons rien à faire là ». Conséquence : ils continueront à sortir de la résidence en empruntant l'avenue Armando « jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée pour garantir leur sécurité ». Face à cette situation, les résidents s'interrogent : « Faut-il attendre qu'un drame se produise pour reconstruire d'urgence un mur qui nous préserverait de tout cela ? Et si cela arrive, devrons-nous attaquer la ville pour mise en danger de la vie d'autrui ? » Et certains d'apporter leur réponse : « Vu comme la tension monte ces jours-ci, on va acheter des agglos et on va reconstruire un mur nous-mêmes ! ». source: M. G. - var matin