Ils veillent sur le cap Sicié
Depuis la chapelle Notre-Dame du Mai, Aldo veille sur la forêt, prêt à donner l'alerte aux pompiers à la moindre fumée suspecte, par radio... photo: Dominique Leriche
Les bénévoles de la réserve communale de sécurité civile de La Seyne ont attaqué la saison estivale. Parmi leurs principales missions, la surveillance du massif forestier, le cap Sicié, qui court sur les communes de La Seyne et de Six-Fours. Et quelle meilleure vigie pour repérer les départs de feu que la chapelle Notre-Dame du Mai, qui culmine à 358 m ?
En cette période sensible, où le vent et la chaleur peuvent devenir de redoutables ennemis, Aldo Guiot est un retraité dévoué : «Je suis dans la réserve depuis 2007. J'habite La Plaine et je vais régulièrement me promener dans la forêt, surtout avec mes petits enfants. Et, franchement, ça me ferait mal au coeur de voir la forêt brûler. Alors comme j'ai du temps...» Aldo en consacre une grande partie à veiller sur elle, à l'aide de sa paire de jumelles. Aujourd'hui (mercredi dernier, Ndlr), c'est la reprise. Et même si la vue force l'admiration, c'est parti pour deux mois de vigilance de chaque instant, tous les jours de 13 heures à 19 heures. « Ça va, il y a un peu de vent et vers 15 heures, il y a même un peu d'ombre. »
« Nous ne sommes pas pompiers »
Là-haut, on peut aussi croiser Guy Berjot qui, lui, fait le même travail, mais pour la ville de Six-Fours. Il fait partie du Comité communal des feux de forêts (CCFF). En venant saluer ses homologues seynois, il raconte que, souvent, des vacanciers arrivant à la chapelle et découvrant les bénévoles en uniforme entrain de scruter l'horizon, s'étonnent : « Certains nous disent : "Vous avez la belle vie les pompiers ici''. Mais il faut bien comprendre que nous ne sommes pas payés et qu'en aucun cas nous ne nous substituons au travail des pompiers. » Ces bénévoles ont en effet un rôle de complémentarité. « Nous servons surtout à donner l'alerte en cas de feu et à orienter les pompiers pour s'y rendre au plus vite. » Ils participent grandement à réduire le temps d'intervention. Comme en juillet 2008, où 50 hectares de pinède et de garrigue étaient partis en fumée dans le massif du Baou au nord-est de Châteauvallon.
En vigie ou en patrouille
L'incendie avait nécessité un important déploiement de soldats du feu et un impressionnant ballet de Canadair, d'hélicoptères et d'avions Dash. Là où d'autres vigies étaient « aveugles », celle de Notre-Dame du Mai a prouvé ce jour-là son utilité, au-delà de sa zone de surveillance.
Une semaine sur deux, les bénévoles alternent et patrouillent aussi dans le massif, pour faire de la prévention et, le cas échéant, prévenir la police ou l'Office national des forêts s'ils constatent une infraction. « Bien sûr, si l'on tombe sur un petit départ de feu, on ne reste pas les bras croisés : on s'en occupe.» Ils sont équipés pour. Un véhicule tout-terrain pouvant contenir 600 litres d'eau et équipé d'une lance à incendie leur permet de parer au plus pressé. Ils suivent régulièrement des formations ou des remises à niveau pour être opérationnels durant la période chaude.
source: Jérôme Poillot - var matin