M. Vincent Barastier, décoré de la Médaille de Chevalier de l’Ordre national du Mérite - Monsieur Jean-Luc Videlaine, préfet du Var, a remis à Monsieur Vincent Barastier, chef du service de la communication interministérielle de l’État endépartement, les insignes de Chevalier dans l’ordre national du Mérite, mardi 10 décembre 2019 à 18h00 à la préfecture du Var, au salons d’honneur. Vincent Barastier, chef du service communication de la préfecture du Var a reçu cette distinction pour ses 20 années au service de l’état notamment spécialisé dans la gestion de crise. Le service communication de la prefecture du Var est aujourd’hui connu au niveau national pour son efficacité au quotidien mais également lors de période de crise comme récemment.
Jean-Luc Videlaine, Préfet du Var: - Monsieur Vincent Barastier,.. C'est vous qui êtes distingué et c'est moi qui suis fier. Fier que vous m'ayez demandé de vous remettre les insignes de chevalier de l'ordre national du Mérite. Pour de telles cérémonies, il arrive que l'on relate exhaustivement la biographie du récipiendaire. Il arrive aussi qu'une telle narration soit un peu artificielle. Et puis vous le feriez mieux que moi. Autorisez-moi donc à me limiter à ma perception de l'homme que je connais depuis trois ans même si, j'en suis conscient, votre parcours antérieur, votre formation et votre exercice dans le champ des sciences dures, votre expérience dans la sécurité civile ont créé des acquis et des réflexes.Dans le domaine qui est le votre depuis 10 ans, vous êtes une référence nationale.
Enoncer cela, ce n'est pas céder à l'amplification poétique, c'est prononcer une vérité objective. Deux bons esprits me le confirmaient la semaine dernière : le porte-parole du ministère de l'Intérieur et Marielle Soldani.Ce niveau d'excellence n'est évidemment pas dû seulement à la totale maîtrise des technologies du poste, même si elle est évidente.Il y a bien autre chose.Il y a l'entregent, les qualités relationnelles, la force de conviction. Ai-je le droit de mentionner que je vous ai vu, de mes yeux vu, obtenir une rectification du bandeau de BFM en trois minutes, départ arrêté ?Il y a aussi les qualités intellectuelles hors pair. En hommage à Picasso honoré ces temps-ci à Toulon, je dirais que vous appréhendez toute question de manière cubiste, c'est-à-dire qu'on en voit simultanément l'avant et l'arrière, le dessus et le dessous.
Et pas seulement les trois dimensions mais aussi la quatrième, celle de la temporalité. Avec à la fois l'anticipation – le coup d'après - et le souvenir critique notamment en matière de gestion de crise. Ces crises dans lesquelles vous vous êtes illustré y compris dans les départements voisins. Le sang-froid, la lucidité, la faculté de produire sous contrainte. Et puis, il y a les qualités morales et c'est sans doute l'essentiel. La première c'est l'engagement, j'allais dire la disponibilité mais ce deuxième vocable est un peu faible. Je crois pouvoir en témoigner de manière valable et je saisis l'occasion de m'excuser auprès de Mme Barastier des échanges de textos à quasiment toutes les heures non ouvrables. Le deuxième, et c'est la meilleure, la franchise. Vous êtes de ceux qui disent les choses – certes avec finesse – même quand elles ne flattent pas le destinataire. La communication telle que vous l’entendez et la mettez en œuvre n’est pas une forme de publicité abusive. Elle n’est pas non plus une fioriture.
J’ajouterais qu’elle n’est pas non plus une transparence pour reprendre ce mot trop souvent ressassé. Nul n’est vraiment transparent bien heureusement.La communication est, en fait, une nécessité technique et une exigence démocratique. Elle est, en fait, consubstantielle à l’action. Si l’on n’est pas capable d’expliquer une décision de façon convaincante, il faut au moins s’interroger et peut-être bien s’abstenir.En centrant mon propos sur vos fonctions actuelles, j’ai pu donner l’impression qu’elles étaient destinées à être perpétuelles. Evidemment, il n’en est rien. Vos talents un jour ou l’autre se déploieront dans un autre domaine. Le passage sera rude non pas pour vous mais pour vos interlocuteurs. Vous vous adapterez avec les vertus ci-dessus décrites et la culture administrative approfondie acquise dans le présent poste. Avant de procéder solennellement à la remise des insignes, je voulais mentionner combien sont nombreux – et notamment dans le corps préfectoral – ceux qui se sont réjouis de votre nomination.
M. Vincent Barastier, décoré de la Médaille de Chevalier de l’Ordre national du Mérite: - Monsieur le préfet,Monsieur le préfet,Madame la sous-préfète,Monsieur le sous-préfet, secrétaire généralMonsieur le sous-préfet, directeur de cabinet, Mon Colonel commandant le groupement de gendarmerie du VarMon Colonel chef du corps départemental des sapeurs-pompiers du VarMesdames et Messieurs les directeurs et chefs de servicesChers collègues, chers amis,Sophie, Jeanne, Aurore et Matthieu Merci de votre présence comme à celle de ceux qui sont parmi nous par la pensée et n’ont pu être physiquement présents à nos côtés comme c’est le cas notamment pour le M. le préfet Lauch.
En effet, si nous sommes ici rassemblés, c’est grâce au préfet Lauch et au préfet Videlaine, qui ont souhaité me voir distingué : je les en remercie et suis profondément honoré de cette attention comme de cette cérémonie que vous avez organisé M. le préfet et accepté de présider.Avoir une épouse exceptionnelle et de beaux enfants ne constituant pas le sésame pour être honoré comme je le suis ce soir, je me suis naturellement demandé pourquoi mon nom avait été poussé à la Grande Chancellerie. Etait ce parce que je travaille chaque jour avec Marielle Soldani et Jean-Marc Mourand… on m’a dit que non. Peut être même que ce sont eux les plus méritants d’ailleurs.Dans tous les cas, sans eux, le service communication serait bien moins performant et le travail beaucoup moins sympathique.Qu’est ce qui fait de moi un homme méritant dans son travail de tous les jours.Le fait de travailler avec vous ?A un moment donné, il faut vous poser les vraies questions mais j’y reviendrai.Ce soir, j’ai naturellement une pensée pour ma famille et plus spécialement pour ma maman disparue et pour mon papa qui en raison de sa mobilité réduite ne peut être physiquement ici mais que je sais présent par la pensée comme les miens retenus sur Dijon ou sur Paris.Je dois énormément à mon papa, entré catégorie D dans l’administration territoriale pour en terminer administrateur hors classe.
Ses confidences sur son management dans mon enfance autour du repas familial sont autant d’expériences qui m’ont enrichi et ont contribué à faire ce que je suis devenu. Pour la petite histoire, lorsque la nouvelle de ma nomination de chevalier à l’ordre national du mérite est tombée courant mai, j’étais en congés en Bourgogne chez mes beaux-parents et devait aller voir mon papa l’apres-midi. En arrivant auprès de lui, mon fils Matthieu a dit à son grand-père, tu sais pépé, papa il va avoir une médaille de héros.Même si Matthieu y est allé un peu fort avec le terme de héros, la vérité est que nous étions tous les 3 très fiers et je remercie les préfets Lauch et Videlaine de m’avoir permis de vivre cet échange entre mon petit garçon de 7 ans et mon papa de 91 ans. J’ai une pensée pour mes professeurs qui m’ont appris à travailler sérieusement sans se prendre au sérieux et ceux qui, à un moment, on fait le pari de me faire confiance. Je pense par exemple au préfet Dartout qui m’a nommé au SIDPC pour gérer les crises de ce département alors que je suis informaticien de formation et que je dirigeai le SDSIC. Il fallait oser, il l’a fait et je l’en remercie.
Devenu attaché analyste après des études en informatique et ingénierie des réseaux, j’ai eu à informatiser cette préfecture en 1998. Avec l’appui de mon adjointe Sylvie Le Roch, j’ai adoré conduire ce service placé entre innovation technologique et, parfois un concours de géotrouve tout. Après avoir passé le reveillon de l’an 2000 en cellule de crise préfectorale en ces lieux, c’est en 2003, à l’occasion des feux de forêt où je faisais le lien avec les opérateurs de téléphonie et la préfecture en constituant la cellule télécom que je me suis passionné pour la gestion de crise. Il y avait là aussi la rigueur de procédures réflexes des plans mais aussi ce besoin d’avoir à imaginer vite et bien ce qui n’était pas écrit. J’ai le souvenir du préfet Bisch demandant de lui faire des propositions pour évacuer des estivants bloqués sur une plage aux Issambres avec le feu arrivant sur eux. J’y ai fait la connaissance de ces héros du quotidien, des femmes et des hommes réactifs, disponibles, entraînés et toujours calmes. Ces personnels policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers m’ont tout appris de ce que je sais de la gestion de crise qui est devenue une passion et vers laquelle je me suis tourné une fois attaché principal en dirigeant le SIDPC. J’y ai vécu de riches expériences et j’ai une pensée pour les agents avec lesquels j’ai organisé le premier exercice de sécurité civile de France à dominante nucléaire de défense en 2007, les exercices de sécurité civile dans le cadre de la présidence française à l’union européenne à Canjuers en 2008 et la vaccination contre la grippe H1N1 voilà 10 ans. Rien n’était écrit mais on l’a fait.
Il y a bientot 10 ans, lorsque survenaient les inondations en Dracénie, je concevais le principe de la mission d’appui opérationnelle pour porter assistance aux communes sinistrées du Var.Le colonel Bourgain de l’Armée de Terre puis le colonel Poppi du SDIS l’ont mis en œuvre et animé pendant plusieurs semaines : je veux leur dire que dans mon esprit, ce projet fou était quand même beaucoup moins bien que ce qu’ils en ont fait. Quand j’étais au SIDPC, il m’est arrivé d’avoir le sentiment que la crise était presque réglée puisqu’entre de bonnes mains en appelant ces officiers de sapeurs-pompiers comme Pierre Schaller, Michel Dutreux ou Jacques Baudot devenus des amis. Aujourd’hui encore au service communication, cette complicité avec les sapeurs-pompiers est une richesse, ce « truc » en plus qu’aucune convention ne saurait établir et que de nombreux départements cherchent à développer en oubliant l’essentiel, l’humain. Les échanges réguliers et parfois soutenus lors de crises avec le colonel Pasquini, le commandant Dossetti ou le directeur départemental le colonel Grohin et la cellule de veille des réseaux sociaux donnent des ailes au service communication de la préfecture et nous permet d’agir et réagir comme si nous étions projetés sur le terrain : qu’ils soient ici remerciés de leur pleine collaboration et de l’esprit qui les anime.
Tout ce que j’ai imaginé, suggéré ou fait n’aurait pas pu éclore sans la confiance de vous tous en général et du corps préfectoral en particulier. Lorsque je suis parti à Nice diriger la communication du préfet le 15 juillet au petit matin après l’attentat sur la promenade des Anglais, je n’étais pas fier. J’avais naturellement peur de ce que je pourrai y voir mais plus encore peur de ne pas être à la hauteur. Ariane Parachini mon homologue de Nice et par ailleurs fidèle amie n’était pas dans les Alpes-Maritimes et avait aussitôt proposé au préfet Colrat que je la remplace.Une fois arrivé, j’ai vu le porte parole du ministère de l’intérieur Pierre Henri Brandet qui m’a salué et dit « c’est super que tu sois là ». Nous avions déjà travaillé ensemble un an plus tôt sur le crash de la Germanwings dans les Alpes de Haute Provence.
François-Xavier Lauch, alors directeur de Cabinet m’a accueilli par ces mots : « Vincent, en l’absence d’Ariane, pour tout ce qui concerne la communication et la presse, c’est vous le chef ». Ces petites phrases qui n’ont l’air de rien, sont de celles qui lèvent les peurs et donnent envie de donner le meilleur.L’adrénaline aidant, la peur s’était effectivement dissipée avec la volonté de remplir la mission et d’être digne de cette confiance comme de la responsabilité confiée par les préfets Lauch et Colrat. Nice a été une expérience professionnelle et humaine exceptionnelle : elle m’a profondément marqué. J’y pense chaque jour, et je n’oublierai jamais ces ambiances qui font de moi un niçois de coeur chaque 14 juillet.
J’ai une pensée pour les préfets, sous-prefets, directeurs départementaux et chefs de service avec lesquels je travaille au service communication : il n’est pas de stratégie imaginable lors de crises sans transparence et confiance. Sur mon dernier entretien de notation professionnel, Monsieur le préfet, vous avez ajouté une mention manuscrite dans la rubrique des qualités de l’agent : franchise et m’en avez attribué le niveau expert. Pour être conforme a cette appréciation et sans omettre le profond respect que j’ai pour la fonction de préfet, je dois avouer que j’ai un immense plaisir à travailler avec vous M. le préfet.
Cela fait désormais 21 ans que j’oeuvre dans ces murs : tout n’a toujours pas été facile mais il y a toujours eu des sourires, des coups de mains ou des mots bienveillants pour tenir bon : Annette et Joaquim Gonzalez, Monsieur le secrétaire général, je n’oublie pas ce que vous avez fait pour moi.Des secrétaires aux chauffeurs, des techniciens du SIDSIC aux standardistes, du veilleur des réseaux sociaux aux grands patrons des services opérationnels ou de l’État, tous m’ont fait confiance, aidé ou accompagné dans des missions parfois complexes où je n’ai été parfois que l’initiateur, le liant ou l’homme de la synthèse. Il n’est pas de jolie chaîne sans maillons forts. La vérité sur l’honneur qui m’est fait aujourd’hui est selon moi que nos rencontres, nos échanges et nos travaux avec chacune et chacun d’entre vous ont été une chance et m’ont permis, comme à Nice, d’oeuvrer pour être digne de votre confiance.
Monsieur le préfet, vous avez dressé un bien joli portrait de moi mais ce portrait serait incomplet sans mettre en lumière toutes les touches de couleurs posées par chacune et chacun de ces complices présents ce soir physiquement ou par la pensée pour arriver à ce tableau. A toutes et tous, je vous en remercie.