Conférence Débat: Germaine BESSET, "Il était une Fois une Juste: La Plastiqueuse au Landeau", 21/08/2018 - Hommage à nos anciens qui ont marqué l’histoire ... Passage et Partage de mémoire avec une résistante de la seconde guerre mondiale à l’ehpad Korian CAP SICIE à la Seyne sur Mer. Nous avons l’honneur d’accueillir au sein de notre maison, Mme BESSET Germaine, résistante qui a pu, écrire en 2009 un ouvrage intitulé « Avec mes mots » aux éditions La Mascarille ... Rendez-Vous le Mardi 21/08/2018 à 14h30 au Korian le Cap Sicié – 264, chemin des Barelles - 83500 LA SEYNE-SUR-MER - Tel: 04 98 03 52 52.
Au cours de divers échanges avec les professionnels de l’établissement, elle a fortement exprimé son désir de faire partager de nouveau son expérience de vie avec les autres résidents de notre maison, ainsi qu’avec les familles et toutes les générations. Avec son concours, une conférence sera organisée sur le thème de la résistance le mardi 21 août 2018 à 14h30 où nous apprendrons comment âgée d’une vingtaine d’année et jeune maman, elle a pu au moyen de son landau participer à l’effort de guerre dans la région de Lyon en s’attaquant aux infrastructures de chemin de fer, et en sauvant des soldats, et des vies. Madame BESSET nous racontera son histoire, son admiration pour Jean Moulin, Pierre Brossolette, Raymond et Lucie Aubrac puis nous partagerons nos divers expériences et connaissances de cette période dans le cadre d’un échange qui se voudra intergénérationnel ...
Tout intimidée de conter son histoire devant un auditoire, Germaine Besse installe un silence respectueux quand elle raconte de quelle façon elle a pris part à la rébellion en 1941. « Mon défunt mari Résistant, travaillait comme cheminot. Il faut savoir qu’à l’époque, Lyon était un point ferroviaire stratégique, beaucoup de matériels, des tanks de l’armée occupante, transitaient par voix ferrée. J’avais 20 ans et étais une jeune maman d’un petit Robert. C’est tout naturellement que je me suis retrouvé à transporter d’un point à l’autre des explosifs cachés sous le matelas du landau de mon fils.
Au début je savais que c’était dangereux mais je ne comprenais pas que c’était des bombes. Je devais remettre les paquets au siffleur de « Auprès de ma blonde ...». Lui, le remettait au mécanicien cheminot. Ce dernier sabotait les convois en jetant le paquet dans le foyer de la locomotive à vapeur et tout sautait ! Parfois il mettait du sable dans les essieux, ça chauffait et déraillait. Il desserrait aussi parfois les boulons des attaches wagons...» La vieille dame a poursuivi son récit captivant en racontant la fois où elle a caché chez ses beaux-parents cinq Juifs, et le jour d’une décente SS ou, par un signe à la fenêtre, ils se sont échappés du cabanon de jardin et ont disparu. C’est une lettre reçue quelques jours plus tard avec ces quelques mots, « Merci, les cinq paquets sont arrivés à bon port », qui rassurera Germaine sur ses protégés. «Désobéir c’est servir. Si c’était à refaire, je referais la même chose ».
Dans la salle, d’autres Résistantes anonymes ont pris à leur tour le micro et dévoilé à l’assemblée quelques anecdotes. Comme madame Leblond de Marseille : «Enfant j’étais dans un institut scolaire qui abritait en cachette des enfants juifs, jusqu’au jour où les Allemands ont fermé l’école. Nous nous sommes réfugiés dans les montagnes au-dessus de Gap. Errant jusqu’à la fin de la guerre ... La libération a été une belle chose, rythmée par plusieurs jours de joie. On dansait, chantait, on était libres tout simplement!» En guise de mot de fin de conférence, Germaine a entonné avec beaucoup d’émotion le Chant des partisans, repris en coeur par tout l’auditoire.