Police: Installation du Groupe local de Prévention de la Délinquance (GLPD) dédié au Quartier de la Présentation - Depuis au moins deux ans, à en croire riverains et forces de police, le quartier de la Présentation connaît une forte expansion du trafic de drogue, qui s’accompagne d’un climat de "terreur" dans les halls d’immeubles. Pour y mettre fin, des actions coordonnées entre la police, la justice et les services de la ville sont programmées.
En concertation avec la maire de La Seyne, pour qui c’est un objectif prioritaire, et avec le Parquet de Toulon, on a proposé de monter ce groupe, le GLPD, pour cibler cette cité. L’idée est d’avoir une approche globale : saturer le quartier en forces de l’ordre pour lutter contre le trafic et l’économie souterraine, et apporter les réponses pénales adaptées (par le biais d’un référent au Parquet) afin d’avoir un effet dissuasif. Est prévue également l’implication du bailleur social, en parallèle des actions police – justice, afin qu’il puisse intervenir pour les réparations dans les parties communes, la propreté, la remise en location des appartements vacants … En outre, des associations vont s’implanter pour proposer des activités pour les jeunes.
Le principal problème, c’est le trafic de stupéfiants qui est implanté et qui croît depuis la fermeture de la tour du Gère (à Berthe en février 2019). De plus, si les règlements de compte et les interventions de police au nord de la ville ont désorganisé le trafic, tout ceci a entraîné un déport sur La Présentation où, sur un territoire enclavé, le deal de stupéfiants a pu monter en puissance. Notamment au niveau de la tour D, avec des squats dans les parties communes et les appartements vacants. Cela génère une terreur que nous rapportent les résidents, avec par exemple le départ de plusieurs locataires qui ne pouvaient plus vivre ici.
La direction départementale de la sécurité publique va mettre à notre disposition une partie de ses moyens, en complément des nôtres et de ceux de la police municipale. Sur le terrain, on va mettre en œuvre des patrouilles piétonnes, qui tourneront dans la cité avec un véhicule à proximité. Trois équipages feront ainsi des rotations, avec des relèves et, si besoin en cas de problèmes, le renfort de la BST (brigade spécialisée de terrain). Sachant que les points de deal opèrent, en gros, de 12 h à 23 h, on agira durant cette plage horaire. J’ajoute que le fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) devrait être mobilisé, avec la préfecture, pour implanter des caméras vidéo.
Nathalie Bicais: "Normaliser ce quartier" - "La police nationale, le Parquet et la ville affichent des objectifs communs pour reprendre en main la tranquillité publique dans ce quartier, explique Nathalie Bicais. Il faut en effet normaliser cette cité afin de répondre aux attentes des gens qui ne demandent qu’à y vivre paisiblement, comme c’était le cas avant. Mais depuis deux – trois ans, il y a une accentuation des problèmes qui sont, en gros, le fait de cinq familles qui font régner la terreur. Face à cela, la volonté des forces de l’ordre est d’agir, d’avoir une activité puissance et rapide.""La mise en place du GLPD, poursuit la maire de La Seyne, est donc une opération globale qui va permettre, en coordonnant les moyens des forces de police nationale et municipale, d’empêcher les trafics et de rassurer les habitants. Pour y parvenir, des engagements sont pris, avec le Parquet, afin que les procédures traitant les infractions soient très rapides. Car cela permet d’avoir valeur d’exemple, que ce soit pour les infractions lourdes (trafic, violences…) ou plus légères (dégradations, incivilités, occupations abusives de halls d’entrée…)". Au passage, la maire annonce l’organisation prochaine d’une opération, comme récemment au Vendémiaire et précédemment à l’Abricotier, afin de "reprendre en main les espaces publics, la propreté, vérifier la conformité des locataires avec les baux (car il y a des squats et du trafic d’appartements) ...".
De plus, indique Nathalie Bicais, "dans le cadre du GLPD, sera relancé le rappel à l’ordre (avec convocation des parents) pour que les enfants qui doivent être scolarisés, aillent bien à l’école. Nous allons aussi mettre autour de la table le bailleur social (THM), qui est propriétaire des locaux situés en pied d’immeuble et que l’on veut se réapproprier. Notamment en installant un espace jeune et en permettant à des associations, comme l’APEA (Association de prévention et d’aide à l’insertion), d’y travailler – en plus de Nouvel Horizon qui est déjà sur place, pour le bien-être des habitants".